Valoriser le savoir faire des distillateurs français : L’exemple de la distillerie vert de coeur

HYSOPE et Vert de Coeur face au géant des Alpes.

La France est riche d’un savoir-faire connu mondialement : la gastronomie. Souvent citée en exemple, elle est la base d’un réel engouement de la part de tous les touristes qui vont et viennent sur notre sol. Mais la gastronomie française ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui sans l’accompagnement obligé de tous ses vins et spiritueux.

C’est dans la « Spirit Valley », située dans la vallée de Charente, qu’est produit la moitié des « Super Spiritueux Premiums » du monde. Riche d’une croissance annuelle de 8 % (Source : www.spiritvalley.com), les spiritueux français sont particulièrement appréciés et ont encore de très beaux jours devant eux.

Aujourd’hui, la tendance est à la déconsommation ; les clients achètent moins, mais consomment mieux. Cela explique la demande croissante de produits français, bios, et naturels. Aubaine pour les producteurs français de spiritueux, qui voient leurs ventes s’amplifier chaque année. Il ne faut pas oublier de mentionner non plus l’attirance grandissante des Français pour les spiritueux et par extensions les cocktails, mode un peu perdue depuis les années 80. D’autant plus que ces consommateurs sont en majorité âgés de 25 à 40 ans, contre 35 à 50 ans il y a encore quelques années, ce qui prédit pour l’avenir, une tendance à la hausse.

On ne pouvait pas vous proposer un article complet sur le savoir-faire des distillateurs français sans interviewer l’un des producteurs le plus décalé et le plus prometteur : Marius, de la distillerie Vert de Coeur.

Marius, dans sa distillerie de Haute-Savoie.

Marius, dans sa distillerie de Haute-Savoie.

HYSOPE : Bonjour Marius ! Tu as créé ta marque de Gin voilà quelques temps. Tu écris sur Instagram  authentique par nature, artisanale par conviction. Pourrais-tu te présenter ainsi que la démarche qui t’a poussé à lancer Vert de Coeur ?

Marius : Salut HYSOPE. J’ai commencé en Amérique du Sud, à Ushuaia. J’organisais des treks où j’emmenais les gens au pied d’un glacier, pour manger, entrée- plat – dessert, le tout cuisiné au feu de bois devant eux. Pour la petite histoire, mon grand-père était hôtelier et faisait toujours sa petite liqueur pour accueillir les gens. Je buvais souvent ses liqueurs de verveine et autres quand j’étais gamin. J’ai fait la même chose là-bas. En Argentine, j’ai fait une liqueur de maté, et deux autres liqueurs : une de tomates séchées et une aux céleris. Ça a fait un tabac, les gens ont adoré et m’ont dit de me professionnaliser là-dedans et de lancer ma marque. De fil en aiguille, j’ai accompagné ma compagne de retour en Europe et j’ai lancé ça ici.

H : Et pourquoi la Haute-Savoie ?

M : Je suis né à Saint-Julien pas très loin d’ici, mais je suis parti dès l’âge de 15 ans. Quand je suis revenu, il était hors de question que je quitte ma région natale donc j’ai décidé de monter ma marque là d’où je venais. En visite à Bristol (Angleterre), je suis allé taper à la porte d’un distillateur, et je lui ai demandé si je pouvais travailler pour lui gratuitement pour une semaine, le temps d’apprendre les bases de la fabrication et de la dégustation du gin. Suite à ça, j’ai pu lancer Vert de Coeur.

H : Pourquoi ce nom ?

M : C’est surtout pour la symbolique. Le coeur, c’est ce que l’on garde dans les distillations donc c’était logique, et surtout parce que je travaille beaucoup au coeur. Je ne travaille pas avec les gens que je ne sens pas, mais c’est aussi la raison pour laquelle j’aime beaucoup HYSOPE et ses tonics. Le vert, c’est la symbolique cachée de la connaissance, dont je suis friand. Ça me paraissait donc logique de choisir ce nom, Vert de Coeur.

“ Il va bien entendu falloir qu’on se réinvente au fil du temps. Si on veut du renouveau, il ne faut pas cesser d’inventer. J’ai des liqueurs de légumes et autres … Je pense que c’est infini !”

H : Où trouves-tu tes ingrédients ?

M : Je suis un voyageur, j’utilise donc des plantes que je vais chercher, que je découvre à travers le monde puis que je tente de retrouver ici en France. Mon gin est un peu un mélange de tous mes voyages. Il y a à la fois des plantes françaises, dont est composé par exemple mon Gin Celadon qui se marie très bien avec le Tonic Concombre, mais aussi du Liban, du Brésil ou d’Afrique.

H : Où est-ce que tu vends tes bouteilles ?

M : Ça commence tout doucement à partir à l’international, la Suisse, la Belgique, sans compter la France. Lorsque j’ai créé Vert de Coeur, je n’ai pas voulu lancer de site internet ni de comptes sur les réseaux sociaux. Je voulais démarcher à l’ancienne, en face-à-face. Je me suis focalisé sur les 50 à 100 kilomètres autour de chez moi, et créer une relation de confiance où les clients me rappellent d’eux-mêmes. Je tenais vraiment à me lancer dans le coin, à l’ancienne.

H : D’où tiens-tu ce savoir-faire ?

M : C’est le grand-père qui faisait ses liqueurs, à la maison, avec le pharmacien qui lui filait l’alcool à 96. Il avait vraiment cette culture du « bien recevoir ». Il fallait toujours avoir un petit “digeo“ (digestifs, NDLR) fait maison, que ce soit un limoncello ou une verveine. J’ai gardé de mon grand-père cette culture du « bien manger » et « bien recevoir ». De fil en aiguille, j’ai appris que d’autres de mes grands-pères avaient d’autres techniques de production dont je me suis inspiré. Ensuite, j’ai passé une semaine au CIDS, le Centre internationale Des Spiritueux situé à Cognac puis je me suis formé à Bristol auprès de ce distillateur dont je t’ai parlé. Après avoir bien compris comment fonctionnait mon alambic, j’ai pu me lancer. Après, ce sont des heures d’essayage pour arriver au but escompté.

H : Que penses-tu de l’avenir des producteurs de spiritueux en France ?

M : C’est sûr qu’il y a un bel avenir pour les spiritueux en France. J’en rigole avec des copains : je leur dis que j’ai choisi une industrie qui fonctionnerait même pendant l’Apocalypse, les gens viendraient tout de même me demander de l’alcool ! Il va bien entendu falloir qu’on se réinvente au fil du temps. Si on veut du renouveau, il ne faut pas cesser d’inventer. J’ai des liqueurs de légumes et autres … Je pense que c’est infini !

L’étape d’après, c’est de trouver d’autres produits qui se marie très bien avec les nôtres. Lorsque je propose des mélange Vert de Coeur et HYSOPE, les gens adorent. C’est cool, et motivant.

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